Queimada
Modérateur : dino VELVET
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Quatre ans après la tétanisante Bataille d'alger (1965) ,Gillo Pontecorvo réalise ce grand film historique vu d'abord comme un immense manifeste politique de gauche (très à gauche).
Il s'adjoint les services de l'engagé (et monstrueux) Brando pour raconter le destin d'une île portugaise des Antilles (Queimada,la brûlée) déchirée et pressurée par un impérialisme insidieux .
Sir William Walker (Brando) débarque sur l'ile à la fin du 19ème mandaté par la Couronne britannique pour inciter le peuple noir esclave des cannes à sucre à renverser le gouvernement portugais et ouvrir le commerce avec le Royal Empire .
Il choisit pour ce faire un leader naturel intelligent et passionné qu'il manipule avec finesse pour le transformer en général rebelle mythique .
José Dolores ( Evaristo Marques, superbe allure)va découvrir que derrière les orripeaux de liberté que Walker lui agite devant les yeux se cache une réalité sinistre ....
Auteur convaincu ,Pontecorvo appuye sa démonstration de l'exploitation des faibles par les puissants ,et de la perversion du modèle politique occidental avec un symbolisme très cru puis exalté , comme cette métaphore de la pute et de la femme au foyer montrant qu'il est plus intéressant en certains temps d'avoir des ouvriers qu'on paye comme et quand on veut que des esclaves qu'on doit entretenir...
On pourrait reprocher à son propos un certain didactisme propre à des convictions bien établies si il n'y avait toute l'ambiguité de personnage de diplomate-faiseur de révolution-faiseur de didacture (un personnage dont la modernité et l'actualité en 1970 était évidente)joué par Brando .
Ce dernier balade sa présence étrange et ses contradictions sur un monde qui a perdu toute clarté et qu'il façonne et se joue comme si de toute façon ça n'avait plus aucun sens ni morale; monstre d'ambiguité
fasciné par le guerrierro-philosophe qu'il a bati,sa chose, qui peu à peu va le dépasser pour devenir "l'homme parfait de force d'ame et d'abstraction"qu'il n'a jammais réussi à être .
Brando est ahurissant dans ce film , il impose une présence à l'écan qui n'a rien à voir avec le commun des mortels .
En bref un film passionnant .
Découvert sur la rediff de minuit d'ARTE il y a quelques jours.
Je ne crois pas qu'il repasse encore , mais si vous avez l'occaz de le voir ,n'hésitez pas !
Certains connaissent sinon
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"Aboliçao!"
J'ai bien aimé la fois ou je l'ai vu mais c'etait il y à des lustres (cinema de minuit ?), dommage d'avoir loupé la diffusion (il y a aussi 3 Costa Gavras ce mois ci mais c'est sans doute deja passé...)
Un chouette film trèèèèèèèès engagé (c'est Pontecorvo et Solinas fallait s'y attendre...) qui, mine de rien, emprunte beaucoup aux themes du "Western Zapata"...
On note aussi un magnifique theme morriconien (un de plus...)
Un chouette film trèèèèèèèès engagé (c'est Pontecorvo et Solinas fallait s'y attendre...) qui, mine de rien, emprunte beaucoup aux themes du "Western Zapata"...
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