qu'allez vous regarder aujourd'hui ????
Modérateur : dino VELVET
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Ca m'change des "La Beuze, c'est d'la merde qui font plus campagne de sensibilisation aux drogues et prônant la non-consommation de ces stupéfiantscreepers a écrit :la beuze c'est une merde !
Enfin, si vous (m') aviez bien lu, vous pourr(i)ez voir que j'en utilise le mê terme à un moment dans mon post, si, si
En attendant, ça fait du bien des fois de regarder des films sans réfléchir et ce film français faisait farpaitement l'affaire
Mais, c'est pas pour ça que je suis reviendu par ici mais pour vous parler de mon programme cinématographique du week-end, ce ouiquende passé et placé sous les lumières d'Espagne
"SALTO AL VACIO" de Daniel Calparsoro est un film de 1995 que j'aurais découvert l'année suivante en allant passer la soirée chez un pote, mais de ça on en a plutôt rien à foutre. Et que le distributeur veuille vendre ce petit film espagnol, "SAUT DANS LE VIDE", en indiquant sur la jaquette de la K7 d'alors que le réalisateur, Daniel Calparsoro ( qui nous livrera en 2002 le superbe téléfilm "WARRIORS" pour Arte... ), filmait véritablement la violence là où cette grosse truffe de Tarantino cherche à la sublimer, ça, moi, je n'en avais rien à foutre
Et pourtant, huit ans après je possède une édition DVD correcte de ce film qui, en plus de me faire découvrir le premier film d'un réalisateur de talent, a ajouté deux acteurs ( espagnols ) au panthéon des gueules que je n'oublierai pas Najwa Nimri ( "ABRE LOS OJOS" ) avec son crâne rasé de mauvais garçon manqué et l'acteur principal de Roberto Chalu que je n'aurais jamais revu hélàs...
Re-découvrir la musique des Smashing Pumpkins avec le titre "Disarm" ( extrait de l'album "Siamese Dream" que je trouve maintenant excellent ), qui aujourd'hui ne saurait plus être associé qu'à une scène de fusillade/assassinat que Calparsoro a su filmer comme pas deux, fut un cadeau bonux à cette époque où je préférais triper sur le son des Offspring ouvrant ce film nous racontant l'histoire de quatre loosers madrilènes ( je ne sais pas pourquoi je place l'action dans cette ville qu'on ne cite pas à Madrid 8O ) vivant de petits trafics de drogues et autres combines ne leur rapportant pas grand chose...
Jusqu'à ce qu'un plan sur un trafic d'armes, volées à un flic que ces quatre jeunes gens et grandes gueules ( à les entendre se prendre le chou et se la pêter dans la scène d'introduction ) n'aime guère - en général, tourne plutôt court et ne foute la merde dans leur petite bande !
Mais, ce point noir de leur vie déjà assez sombre où même les petits bonheurs familiaux sont rares n'est qu'un point de détail de cette histoire qui va plus s'attarder sur la relation entre le chef de bande, Javi ( Roberto Chalu ), et sa voisine et fille de la bande : la belle Alex ( Najwa Nimri ), qui aimerait bien se le faire ce vrai mec comme on en fait plus.
Et au-delà d'une simple amourette débilitante, "SALTO AL VACIO" nous présente à travers ce morceau de vie d'Alex l'univers sombre de la violence quotidienne et réaliste d'une génération de jeunes espagnols livrés à eux-mêmes avec la chute de Franco dans une Espagne qui ne sait pas trop quoi faire de ce monde parallèle où la drogue est devenue leur pain quotidien, où les chiens plus que les meilleurs amis de l'homme deviennent son gagne-pain dans des combats clandestins de chiens ( que le réalisateur a dû filmer irl tant ce passage me secoue encore ) et où on règle ses comptes à coup de flingues dans l'ombre d'une ruelle - et donnant lieu à l'une des plus belles scènes du film sur un titre des Smashing' que je ne peux plus qu'associer à cette scène. Mais, là, je me répête...
Non, franchement, loin d'une happy end hollywoodienne, "SALTO AL VACIO" abandonne nos deux personnages principaux, qu'une journée de leur vie aura définitivement changé, comme on les avait rencontré : comme ça, comme si de rien n'était, on est entré, on a regardé et maintenant on peut repartir... en se demandant ce que vont faire Javi et Alex, que ce soit ensemble ou séparement.
Un très bon film espagnol ( comme les autres que j'ai regardé ensuite )
"LOS SIN NOMBRE" de Jaume Balaguero fut le film de 1999 qui créa la suprise et l'événement de Gerardmer en 2000 avec cette histoire d'une mère de famille contactée par sa fille qu'elle croyait morte, dans d'effroyables circonstances ( le réalisateur espagnol brisant un tabou du cinéma en montrant le cadavre déformé - par une immersion trop longue et de longues séances de tortures, briévement décrites mais avec force assez de conviction - d'une enfant... ), cinq ans plus tard... et dont l'enquête avec d'un ancien flic, marqué par la récente disparition de son épouse, pour la retrouver vont leur faire entrevoir une vérité sombre et affreuse
Et lorsque j'ai regardé denouveau ce film, qui m'avait bien plus estomaqué ( essentiellement pour sa dernière scène mais surtout image ) à ma première découverte, je vois comme deux films en un seul.
Un drame tourné comme la quête d'une mère ( Emma Vilarasau ) à laquelle vont venir se greffer l'ancien flic ( Karra Elejalde, déjà dans mon précédent visionnage : "SALTO AL VACIO" ) et un jeune journaliste qui pense avoir trouvé là le scoop de sa vie et qu'interprète plutôt bien le jeune Tristan Ulloa ( "ABRE LOS OJOS" ). La majeure partie du film et le fil conducteur de cette intrigue plutôt tourné d'une manière assez classique dans ces effets, sa mise en scène et même les accompagnements musicaux ou sa photographie, qui au passage est très belle et assez angoissante, sale, corrompue comme le dirait le responsable ( ) dans le making-of livré en supplément.
Et à coté de cette partie du film qu'un réalisateur comme Pedro Almodovar, le pilier cinématographique de l'autre coté des Pyrennées, aurait pu réaliser, il y a les effets de manche de l'illusionniste Jaume Balaguero qui vont se traduire par des petits trucs en plus Essentiellement dans le montage de son film avec ces saynètes qu'on décrypte entre deux scènes et où l'on peut entrapercevoir la gamine disparue danser dans une robe immaculée avant d'être recouverte de sang ou bien une apparation furtive de ces los sin nombre comme s'ils étaient dans cet appartement 8O 8O 8O
Ces sans-noms que tout le monde cherche mais qui semblent plutôt laisser les petits cailloux écarlates d'un petit poucet qui n'attend plus qu'une chose, retrouvée sa mère pour lui prouver comme elle lui manquait ( comme Maman voulait retrouver son ange qui lui manquait tant ). Une communauté de personnes disparues de la civilisation et que le distributeur français a préféré limiter à une secte alors qu'il ne s'agit que des victimes/bourreaux du concept maléfique du mal d'un dément surgit des camps de concentration
Un film espagnol qui va bien plus loin que le truc que nous filma Mathieu Kassovitz, "LES RIVIÈRES POURPRES", auquel certains moments, certaines idées de cet excellent film ( je parle de "LOS SIN NOMBRE" là ! ) m'ont pourtant fait penser
Peut-être cette histoire de petite fille disparue, une idéologie nazifiante, un communautarisme sectaire poussant bien plus loin qu'une abbaye où se réfugie une mère déboussolée ( je parle du truc français là ) mais avec du talent ( je reviens sur "LOS SIN NOMBRE" là ) même si ce film souffre d'une seconde vision, dont on connait déjà les aboutissants mais dont on ne peut que constater qu'effectivement ils étaient déjà là ou là dans le reste du métrage
A revoir tout de même si vous l'avez déjà vu.
A découvrir sinon. Ca s'ra toujours mieux que ce buddy-movie alpin signé Kassovitz ( mais pourquoi je lui en veux à ce film ? )
"EL ESPINAZO DEL DIABLO" de Guillermo Del Toro étant le Prix du Jury Gerardmer 2002 ( pour un film hispano-mexicain de 2001 ) venu cloturer cette trilogie hispanisante avec des réalisateurs ( ou presque en ne s'attardant pas sur les origines de ce dernier réalisateur - mexicain ) et acteurs espagnols dans des histoires espagnoles...
Alors que de l'autre coté des murs de ce pensionnat pour jeunes garçons, la guerre civile espagnole de 1939 fait rage, dedans un nouveau pensionnaire va être la victime des apparitions du fantôme d'une jeune pensionnaire tué des années plus tôt 8O 8O 8O
La bombe qui trône au milieu de la cour, après ne pas avoir explosé, l'aurait tué/écrasé. Et si la vérité était autre ?
Signant là son dernier film espagnol, le réalisateur surdoué de "MIMIC" nous livre une histoire fantastique ( à la fois dans sa structure mais aussi sa facture ) où pourtant le fantastique ne va pas tant se le disputer à une réalisation plutôt simpliste y faisant l'économie d'effets spéciaux, que pourtant aujourd'hui le gros barbu a appris à maîtriser avec maestria depuis son "BLADE II", blockbuster marvelien.
Ne cédant aux effets spéciaux que lors des apparitions éthérées du jeune fantôme - et encore après une bonne partie de climax tendu à l'attendre l'apparition de ce murmure dont les autres pensionnaires ne veulent surtout pas parler - Guillermo Del Toro réussit à faire de cette histoire d'enfants abandonnés livrés à la maltraitance de leur gardien de prison mais aussi à tout l'amour de leurs professeurs ( excellent Federico Luppi, déjà dans le "CRONOS" du même Del Toro ) un bijou de tension et d'appréhension : vont-ils découvrir le secret de la mort de leur camarade ? Va-t'il réussir à voler tout l'or de la vieille ? Réussira-t'elle à refaire sa vie ? Etc, etc. Des etc qui pourraient ne se résumer qu'à une histoire fort classique, si... s'il n'y avait pas le murmure plus que l'ombre de ce jeune fantôme pour leur rappeler que c'est une histoire fantastique qu'ils vivent et à nous que c'est un film fantastique que l'on regarde
Un film fantastique d'apparitions fantômatiques loin de jouer sur le succès récent ( alors ) d'un "SIXIÈME SENS" ou du plus espagnol "LES AUTRES" avec sa photographie lumineuse comme ce désert dans lequel est perdu le pensionnat, loin de cette guerre civile qui pourtant y a déjà frappé mais devrait aussi les rattraper.
Un film où la violence et les morts physiques du monde réel se partagent le métrage avec le fantôme de l'histoire au grè du jour et de la nuit.
Un film où cette échine du diable du titre n'est qu'une explication donnée là dans une scène-titre que le reste de l'histoire prenante et magnifique perd dans une superbe mise en scène classik mais qui fait mouche
Et même si seule la libération des enfants ( vers la fin du film que je ne vous raconterai pas, tout de même ) m'a semblé tomber un peu dans la facilité, cela sera être la seule ombre à ce tableau déjà bien assombri, mais avec force réussite, de rencontre éthérée et de vengeance d'outre-tombe, où tout est réussi du scénario à la réalisation en passant par la distribution ou la photographie ( si 1939 ) et l'ambiance sonore du dernier film espagnol du gros barbu qu'on attend(ait) tous avec son "HELLBOY", la réussite d'un de ces réal' sur trois
Non, vraiment, comme je l'ai dit souvent : l'avenir du cinéma fantastique se trouve en Espagne ( même si mon premier film de cette séance n'est qu'un drame ) et dans les réalisateurs locaux : Alex De La Iglesia, Alberto Sciamma étant des noms venant complêter ceux déjà cités plus hauts et auxquels pourrait s'ajouter le 'ricain Brian Yuzna, aujourd'hui hispanisé avec sa Fantastic Factory
A la prochaine ( séance ).../...
"Tout ce qu'on vous a dit avant ( sur ) moi était faux" ( Charisman/Lofofora )