Star Wars Ep III : Revenge of the Sith - George Lucas - 2005
Modérateur : dino VELVET
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Chapeau!
Si le forum avait un Smiley qui applaudit, j'en aurais bien posté 200...
La convention de Dantooine sur les droits des prisonniers de guerre ne s'applique pas pour l'Empire, les rebelles ne faisant pas partie d'une armée régulière mais d'une organisation terroriste...
Quand au manque de scrupules de la Rébellion, ca prouve bien la moralité douteuse de ces agitateurs passéistes...
Autre interogation: Quid de la situation d'Endor aprés la destruction de la 2eme etoile de la mort, de l'Executor et autres super-croiseurs imperiaux?
Une étude argumentée évoque l'hypothèse d'une chute des débris hautement radioactifs sur la surface de la planète de nos koalas favoris, éradiquant toute forme de vie...
La convention de Dantooine sur les droits des prisonniers de guerre ne s'applique pas pour l'Empire, les rebelles ne faisant pas partie d'une armée régulière mais d'une organisation terroriste...
Quand au manque de scrupules de la Rébellion, ca prouve bien la moralité douteuse de ces agitateurs passéistes...
Autre interogation: Quid de la situation d'Endor aprés la destruction de la 2eme etoile de la mort, de l'Executor et autres super-croiseurs imperiaux?
Une étude argumentée évoque l'hypothèse d'une chute des débris hautement radioactifs sur la surface de la planète de nos koalas favoris, éradiquant toute forme de vie...
Moi j'ai une analyse tres pragmatique au sujet de toutes ces interrogations, et la reponse qui en resort c'est que ce n'est somme toute qu'une histoire fictive ecrite pour le cinema et par consequent l'auteur ne s'est pas torturé la tête avec des questions tordues qui sortent du cadre de l'action principale....
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Yub nub, eee chop yub nub aaaaargggggggghhhhh! -blam-
Les Ewoks ne pensent certainement pas la meme chose, d'ailleurs ils ne pensent plus du tout tout court, tous morts...
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Très bonne analyse (pour les fans) lu sur Ecranbarge :
Alcatel a écrit : Star Wars Episode III: la Revanche des Sith constitue à la fois un aboutissement, une pièce maîtresse et un commencement pour George Lucas. Aboutissement, par sa richesse et sa profondeur. Pièce maîtresse, par sa position dans la saga et son thème. Commencement, par ce qu'il annonce pour le futur de Lucas.
Lucas ne cache pas qu'il souhaite revenir au cinéma d'avant-garde qui a fait de lui, au départ, le sublime artiste de THX 1138. On sait maintenant que cette recherche d'expérimentation, de justification artistique voire auteuriste - mais d'une manière telle que le terme n'a absolument rien de péjoratif - a commencé dès 1999. Avec la lente construction d'une nouvelle trilogie, radicalement opposée à la première, baroque, fastueuse, et beaucoup plus personnelle, profonde et politique. L'odyssée de Luke Skywalker se faisait à travers la Force et dans les arcanes de la religion dans ce qu'elle a de mythologique. Celle d'Anakin se fait à travers les mythes politiques. Cette trilogie est une parabole de l'Histoire, qui a généralement la suprématie sur l'Homme - du moins jusqu'à ce que Luke Skywalker, en refusant la fatalité du Destin (1) qui devait le conduire à tuer lui-même son père, démontre le contraire.
La Revanche des Sith est sans doute le morceau le plus inclassable des trois films réalisés. A priori, on a du mal à penser qu'il ait été réalisé par George Lucas, lui qu'on connaît plus à l'aise dans les monochromes blancs, voire même qu'il s'agisse bien d'un Star Wars. Les quelques animatiques réalisées par Steven Spielberg pour des scènes d'action du film (a priori d'ailleurs, seule la scène du combat entre Yoda et Sidious) suffisent à nous induire en erreur tant la modernité de la mise en scène de l'Episode III saute aux yeux: caméras à 360°, mouvements inouïs. Steven Spielberg prend, en quelque sorte, sa "revanche" sur son copain George, auquel il reprochait depuis 1977 de "laisser sa caméra sur son pied, de la lancer et de ne plus y toucher". Cela suffit, également, pour s'interroger de la pertinence de la recherche de cette modernité, alors que par ailleurs la Revanche des Sith est plus "péplum" que jamais (les scènes filmées par Lucas sont ultra-classiques, plans fixes et légers zooms); rappelons que la mise en scène des Episodes I et II est très inspirée par les films de légionnaires et d'intrigues de palais des années 50. La fureur de la Guerre des Clones n'est qu'un passage. L'Episode IV sera tout aussi statique que le II.
C'est un coup double. En réalisant une sorte de péplum dans au minimum toute la première partie, George Lucas, non seulement opère un parallèle direct entre son film et la chute de la République romaine, mais en fait aussi un space-opera classique à l'état pur; à grands coups de décors antiques, de splendides peintures numériques, de mondes complexes ethnologiquement crédibles, il magnifie le concept, autrefois très limité par les budgets des séries B, des aventuriers en lutte contre des civilisations extraterrestres qui n'avaient que peu de différences avec les héros gréco-romains d'une autre catégorie de série B en vogue à la même époque.
Mais on peut parler également de la chute de Weimar, du 18 Brumaire... Le propos politique de George Lucas, comme dans l'ancienne trilogie le parcours héroïque, utilise des ficelles non pas visibles, mais montrées. Poussé à l'abstraction, le récit dévoile alors son universalité, par-delà l'Histoire, les cultures; il ne touche plus qu'à l'inconscient humain. Luke n'était pas UN héros mais LE Héros, une figure archétypale. De même, Palpatine est-il LE Dictateur (2), la Galaxie est LE monde dans lequel nous vivons, que nous soyions Américains, Asiatiques, Africains... THX 1138 était moins une description sociale que la restitution plastique du bouillonnement intérieur de George Lucas. De même Star Wars n'est que le produit de son esprit. La lucidité de l'auteur est telle qu'elle lui permet d'embrasser des ensembles de concepts, un Tout. Il ne montre pas ce qu'il voit, mais ce qu'il pense. Ainsi procède-t-il pour toucher à chacun de nous.
L'autre gageure était de raccorder la nouvelle trilogie à l'ancienne. Aussi inattendu que cela paraisse - ce n'était pas gagné, et le scepticisme était légitime - l'Episode III et l'Episode IV se raccordent de manière quasiment parfaite. Les multiples références comme le vaisseau de Bail Organa y aident beaucoup. Mais il s'agit aussi d'une question de style. C'est précisément leur différence extrême qui permet leur continuité: après la fureur, la noirceur, la violence de la Revanche des Sith, l'innocence, la fraîcheur et l'humour tout disneyiens d'Un nouvel espoir résonnent comme une bouffée d'air frais. On comprend enfin toute la signification de ce titre donné par George Lucas au film originel en... 1978. Et le gigantesque "effet Kouletchov" que la nouvelle trilogie instille à l'ancienne se met doucement en place.
Concernant l'Episode III, seul, il faut d'abord répondre aux critiques: ce qui n'y ont vu ni humour (les scènes avec R2 au début...), ni dialogues (assez fonctionnels mais très riches), n'ont apparemment pas vu le film. Ceux qui réclamaient un épisode réellement noir, "the darkest of the darker", sont plus que servis. Le scénario est, de manière incontestable, excellemment mené, ne répond pas à toutes les questions des films précédents (le mystère de l'armée des Clones et de maître Sifo-Dyas n'est apparemment résolu que dans les romans), mais déborde d'action, bien davantage que n'importe quel autre. Bien que la majeure partie se déroule sur Coruscant, le montage extrêmement rapide - et il le faut pour faire rentrer une telle masse narrative sur 2h20 ! - ne laisse aucun temps mort, aucune longueur. Il n'est pas non plus clippé ou empêchant d'apprécier pleinement le déroulement de l'histoire. Enfin, les acteurs sont tous très bons, Hayden Christensen étant à peu près au même niveau que sa précédente prestation, mais beaucoup plus libéré ici, dans tous les sens du terme.
Il est remarquable de constater que Lucas est capable également de manier l'ironie à son profit - c'est-à-dire de détourner le ridicule qu'on reproche à ses films afin de l'organiser de manière volontaire. Ainsi le cas du Général Grievous. Ultime méchant de la prélogie, ce chef de guerre robot, mécanisé, forme le troisième tiers du Seigneur Vador, les deux autres étant constitués de la puissance servile et effrayante de Darth Maul et des manières aristocratiques et politiques du Comte Dooku. Lucas sait pertinemment qu'on surnomme Vador "l'Asthmatique". Fort logiquement, Grievous tousse à en cracher des poumons que, justement, il n'a pas - toute son architecture est organisée autour d'un coeur organique, symbolisant peut-être le "bon" que Luke décelait en Vador dans le Retour du Jedi là où Obi-Wan ne voyait plus qu'une machine. Mais Obi-Wan achèvera ce bon, tandis que Luke s'acharnera à le développer afin de ramener son père aux bons sentiments... Quant aux Wookies, il ne forment pas un vrai parallèle avec les Ewoks: ils n'apparaissent que très courtement et le rôle du brave Chewbacca se réduit à celui de caméo. Le couple C3PO/R2-D2 est aussi brisé que celui d'Anakin et Padmé, les scènes comiques étant l'apanage de l'astromech.
Autre contrepied: la musique de John Williams. Il était facile d'imaginer que le plus grand compositeur classique de l'histoire du cinéma farcirait son score du thème de Dark Vador - la Marche Impériale - et du thème de l'Empereur. Grave erreur: cette BO est la moins leitmotivée de toute la saga. John Williams délaisse les personnages, comme si leurs thèmes, loin de les renforcer, affaiblissait la portée que leur donne le scénario; il privilégie les ambiances, les morceaux d'action, le caractère global du film, plus uni, plus homogène que son référent direct (le Retour du Jedi); il s'associe, en revanche, à l'entreprise de "pontage" entre les deux trilogies, en introduisant les célèbres thèmes de Luke et de Leia à la fin du film.
Bien entendu, le film n'est pas parfait, et on lui trouvera facilement des reproches formels, sur des détails. Jar-Jar Binks, pour une fois, sera exempté de toute critique: il n'a que deux apparitions et aucune ligne de dialogue dans le film. Certains regretteront le traitement du personnage de l'Empereur qui fait que Ian McDiarmid a peut-être une prestation moins fine que dans les Episodes I et II. Les autres acteurs sont excellents. Aucune grossiereté n'est permise, aucune faute de goût. Du moment, bien sûr, qu'on s'est habitué à voir Yoda sautiller partout ! De nombreuses scènes sont déjà anthologiques: Anakin menant les Clones à l'assaut du Temple Jedi pour une grande purge; le fameux duel des héros; la naissance des jumeaux... Par contre, la fin laisse une impression curieuse. On a la sensation que George Lucas n'a pas vraiment su comment conclure son film, le générique semblant arriver alors que nous sommes encore en pleine action. Comme si le cliffhanger de mise était déjà en route... vers de nouvelles aventures.
(1) Etrange utilisation du concept de Destin. George Lucas le rend omniprésent dans sa nouvelle trilogie, via les récurrences du morceau musical "Duel of the Fates", pour la simple et bonne raison que l'avenir est effectivement "déjà écrit" dans les Episodes 4, 5 et 6. En exploitant sous de nombreux angles l'idée de fatalité, il donne ainsi corps à une notion, à l'origine, purement empirique.
(2) Ce qui n'empêche pas Lucas de planter cinématographiquement son récit via des références concrètes. Le général Grievous, la création de Dark Vador renvoient à des films tels que Nosferatu ou Frankenstein; et par extension, à l'ensemble du cinéma expressioniste fantastique qui, dans les années 20-30, faisait état des peurs préludant à la montée du nazisme et des totalitarismes.
Bonne question...Zorg a écrit : Qu'est-il donc arrivé aux prisonniers qui se trouvaient à bord ? Il me parait raisonnable d'affirmer que la Rébellion les a sacrifiés sans remord ni regrets. La réussite de la mission en dépendait. Avait-elle le droit de se permettre ce genre d'action ? Si oui, au nom de quoi ? De quelle souveraineté disposait-elle pour décider d'éliminer de facon aussi brutale et systématique l'ensemble des prisonniers ?
On peut supposer que le Barbu, l'instar des combats spatiaux, s'est probablement inspiré de la seconde guerre mondiale, les 30 ou 40000 civils français transformés en hachis parmentier par les bombardements de nos amis les Alliés. Ca c'est du dégât collatéral, Coco ! Les civils allemands ont sacrément morflé aussi, mais y parait qu'ils l'auraient bien cherché d'après des gus bien planqués, refaisant le monde sur des cartes d'état-major...
Et comme dans le film, à la fin, pas de médaille pour les Wookies.
La pensée profonde du mois : "Avec deux lignes de l'écriture d'un homme on peut faire le procès au plus innocent" (Richelieu)
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Je (me) cite (j'adore ca) :ultraroxy a écrit :Moi j'ai une analyse tres pragmatique au sujet de toutes ces interrogations, et la reponse qui en resort c'est que ce n'est somme toute qu'une histoire fictive ecrite pour le cinema et par consequent l'auteur ne s'est pas torturé la tête avec des questions tordues qui sortent du cadre de l'action principale....
Zorg le Grand le Beau le Clairvoyant a écrit :merci de laisser les commentaires débiles au placard
Et toc
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Beaucoup trop long...Lord of the Dance a écrit :Très bonne analyse (pour les fans) lu sur Ecranbarge :
Alcatel a écrit : Star Wars Episode III: la Revanche des Sith constitue à la fois un aboutissement, une pièce maîtresse et un commencement pour George Lucas. Aboutissement, par sa richesse et sa profondeur. Pièce maîtresse, par sa position dans la saga et son thème. Commencement, par ce qu'il annonce pour le futur de Lucas.
Lucas ne cache pas qu'il souhaite revenir au cinéma d'avant-garde qui a fait de lui, au départ, le sublime artiste de THX 1138. On sait maintenant que cette recherche d'expérimentation, de justification artistique voire auteuriste - mais d'une manière telle que le terme n'a absolument rien de péjoratif - a commencé dès 1999. Avec la lente construction d'une nouvelle trilogie, radicalement opposée à la première, baroque, fastueuse, et beaucoup plus personnelle, profonde et politique. L'odyssée de Luke Skywalker se faisait à travers la Force et dans les arcanes de la religion dans ce qu'elle a de mythologique. Celle d'Anakin se fait à travers les mythes politiques. Cette trilogie est une parabole de l'Histoire, qui a généralement la suprématie sur l'Homme - du moins jusqu'à ce que Luke Skywalker, en refusant la fatalité du Destin (1) qui devait le conduire à tuer lui-même son père, démontre le contraire.
La Revanche des Sith est sans doute le morceau le plus inclassable des trois films réalisés. A priori, on a du mal à penser qu'il ait été réalisé par George Lucas, lui qu'on connaît plus à l'aise dans les monochromes blancs, voire même qu'il s'agisse bien d'un Star Wars. Les quelques animatiques réalisées par Steven Spielberg pour des scènes d'action du film (a priori d'ailleurs, seule la scène du combat entre Yoda et Sidious) suffisent à nous induire en erreur tant la modernité de la mise en scène de l'Episode III saute aux yeux: caméras à 360°, mouvements inouïs. Steven Spielberg prend, en quelque sorte, sa "revanche" sur son copain George, auquel il reprochait depuis 1977 de "laisser sa caméra sur son pied, de la lancer et de ne plus y toucher". Cela suffit, également, pour s'interroger de la pertinence de la recherche de cette modernité, alors que par ailleurs la Revanche des Sith est plus "péplum" que jamais (les scènes filmées par Lucas sont ultra-classiques, plans fixes et légers zooms); rappelons que la mise en scène des Episodes I et II est très inspirée par les films de légionnaires et d'intrigues de palais des années 50. La fureur de la Guerre des Clones n'est qu'un passage. L'Episode IV sera tout aussi statique que le II.
C'est un coup double. En réalisant une sorte de péplum dans au minimum toute la première partie, George Lucas, non seulement opère un parallèle direct entre son film et la chute de la République romaine, mais en fait aussi un space-opera classique à l'état pur; à grands coups de décors antiques, de splendides peintures numériques, de mondes complexes ethnologiquement crédibles, il magnifie le concept, autrefois très limité par les budgets des séries B, des aventuriers en lutte contre des civilisations extraterrestres qui n'avaient que peu de différences avec les héros gréco-romains d'une autre catégorie de série B en vogue à la même époque.
Mais on peut parler également de la chute de Weimar, du 18 Brumaire... Le propos politique de George Lucas, comme dans l'ancienne trilogie le parcours héroïque, utilise des ficelles non pas visibles, mais montrées. Poussé à l'abstraction, le récit dévoile alors son universalité, par-delà l'Histoire, les cultures; il ne touche plus qu'à l'inconscient humain. Luke n'était pas UN héros mais LE Héros, une figure archétypale. De même, Palpatine est-il LE Dictateur (2), la Galaxie est LE monde dans lequel nous vivons, que nous soyions Américains, Asiatiques, Africains... THX 1138 était moins une description sociale que la restitution plastique du bouillonnement intérieur de George Lucas. De même Star Wars n'est que le produit de son esprit. La lucidité de l'auteur est telle qu'elle lui permet d'embrasser des ensembles de concepts, un Tout. Il ne montre pas ce qu'il voit, mais ce qu'il pense. Ainsi procède-t-il pour toucher à chacun de nous.
L'autre gageure était de raccorder la nouvelle trilogie à l'ancienne. Aussi inattendu que cela paraisse - ce n'était pas gagné, et le scepticisme était légitime - l'Episode III et l'Episode IV se raccordent de manière quasiment parfaite. Les multiples références comme le vaisseau de Bail Organa y aident beaucoup. Mais il s'agit aussi d'une question de style. C'est précisément leur différence extrême qui permet leur continuité: après la fureur, la noirceur, la violence de la Revanche des Sith, l'innocence, la fraîcheur et l'humour tout disneyiens d'Un nouvel espoir résonnent comme une bouffée d'air frais. On comprend enfin toute la signification de ce titre donné par George Lucas au film originel en... 1978. Et le gigantesque "effet Kouletchov" que la nouvelle trilogie instille à l'ancienne se met doucement en place.
Concernant l'Episode III, seul, il faut d'abord répondre aux critiques: ce qui n'y ont vu ni humour (les scènes avec R2 au début...), ni dialogues (assez fonctionnels mais très riches), n'ont apparemment pas vu le film. Ceux qui réclamaient un épisode réellement noir, "the darkest of the darker", sont plus que servis. Le scénario est, de manière incontestable, excellemment mené, ne répond pas à toutes les questions des films précédents (le mystère de l'armée des Clones et de maître Sifo-Dyas n'est apparemment résolu que dans les romans), mais déborde d'action, bien davantage que n'importe quel autre. Bien que la majeure partie se déroule sur Coruscant, le montage extrêmement rapide - et il le faut pour faire rentrer une telle masse narrative sur 2h20 ! - ne laisse aucun temps mort, aucune longueur. Il n'est pas non plus clippé ou empêchant d'apprécier pleinement le déroulement de l'histoire. Enfin, les acteurs sont tous très bons, Hayden Christensen étant à peu près au même niveau que sa précédente prestation, mais beaucoup plus libéré ici, dans tous les sens du terme.
Il est remarquable de constater que Lucas est capable également de manier l'ironie à son profit - c'est-à-dire de détourner le ridicule qu'on reproche à ses films afin de l'organiser de manière volontaire. Ainsi le cas du Général Grievous. Ultime méchant de la prélogie, ce chef de guerre robot, mécanisé, forme le troisième tiers du Seigneur Vador, les deux autres étant constitués de la puissance servile et effrayante de Darth Maul et des manières aristocratiques et politiques du Comte Dooku. Lucas sait pertinemment qu'on surnomme Vador "l'Asthmatique". Fort logiquement, Grievous tousse à en cracher des poumons que, justement, il n'a pas - toute son architecture est organisée autour d'un coeur organique, symbolisant peut-être le "bon" que Luke décelait en Vador dans le Retour du Jedi là où Obi-Wan ne voyait plus qu'une machine. Mais Obi-Wan achèvera ce bon, tandis que Luke s'acharnera à le développer afin de ramener son père aux bons sentiments... Quant aux Wookies, il ne forment pas un vrai parallèle avec les Ewoks: ils n'apparaissent que très courtement et le rôle du brave Chewbacca se réduit à celui de caméo. Le couple C3PO/R2-D2 est aussi brisé que celui d'Anakin et Padmé, les scènes comiques étant l'apanage de l'astromech.
Autre contrepied: la musique de John Williams. Il était facile d'imaginer que le plus grand compositeur classique de l'histoire du cinéma farcirait son score du thème de Dark Vador - la Marche Impériale - et du thème de l'Empereur. Grave erreur: cette BO est la moins leitmotivée de toute la saga. John Williams délaisse les personnages, comme si leurs thèmes, loin de les renforcer, affaiblissait la portée que leur donne le scénario; il privilégie les ambiances, les morceaux d'action, le caractère global du film, plus uni, plus homogène que son référent direct (le Retour du Jedi); il s'associe, en revanche, à l'entreprise de "pontage" entre les deux trilogies, en introduisant les célèbres thèmes de Luke et de Leia à la fin du film.
Bien entendu, le film n'est pas parfait, et on lui trouvera facilement des reproches formels, sur des détails. Jar-Jar Binks, pour une fois, sera exempté de toute critique: il n'a que deux apparitions et aucune ligne de dialogue dans le film. Certains regretteront le traitement du personnage de l'Empereur qui fait que Ian McDiarmid a peut-être une prestation moins fine que dans les Episodes I et II. Les autres acteurs sont excellents. Aucune grossiereté n'est permise, aucune faute de goût. Du moment, bien sûr, qu'on s'est habitué à voir Yoda sautiller partout ! De nombreuses scènes sont déjà anthologiques: Anakin menant les Clones à l'assaut du Temple Jedi pour une grande purge; le fameux duel des héros; la naissance des jumeaux... Par contre, la fin laisse une impression curieuse. On a la sensation que George Lucas n'a pas vraiment su comment conclure son film, le générique semblant arriver alors que nous sommes encore en pleine action. Comme si le cliffhanger de mise était déjà en route... vers de nouvelles aventures.
(1) Etrange utilisation du concept de Destin. George Lucas le rend omniprésent dans sa nouvelle trilogie, via les récurrences du morceau musical "Duel of the Fates", pour la simple et bonne raison que l'avenir est effectivement "déjà écrit" dans les Episodes 4, 5 et 6. En exploitant sous de nombreux angles l'idée de fatalité, il donne ainsi corps à une notion, à l'origine, purement empirique.
(2) Ce qui n'empêche pas Lucas de planter cinématographiquement son récit via des références concrètes. Le général Grievous, la création de Dark Vador renvoient à des films tels que Nosferatu ou Frankenstein; et par extension, à l'ensemble du cinéma expressioniste fantastique qui, dans les années 20-30, faisait état des peurs préludant à la montée du nazisme et des totalitarismes.
La partie que j'ai lu est bonne.
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Alors voilà, je développe. Comme promis, voici une reprise partielle de l'article de Premiere sur Star Wars 3.BouBout a écrit :Tu peux développer ?
Franchement, tu m'intrigues...
L'accroche : Star Wars, 10 bonnes raisons de croire à l'Episode 3 (bon déjà, pour commencer, j'aurais dit croire EN l'Episode 3, parce que croire A l'Episode 3, c'est pas vraiment la même chose )
Fans de la saga, mais un peu (beaucoup ?) déçus par les deux premiers épisodes ? Si vous êtes comme nous, vous avez sûrement envie de tout miser sur le 3. George Lucas a-t-il fait ce qu'il fallait pour mettre le turbo dans la dernière ligne droite ?
Réponse en images et en 10 points
On trouve ensuite 10 pages avec les fameuses 10 raisons accompagnées de photos.
1. Le combat final entre Anakin et Obi-Wan sera le plus long et le plus dément de la saga...
photo : 3 images d'Anakin en train de fighter Obi-Wan, mais surtout le fameux gros plan d'Anakin immolé en train de hurler sa haine à Obi-Wan
Ca démarre fort. On peut difficilement rater Anakin en train de se faire toaster, et ca m'aurait bien fait chier de voir ca avant d'avoir vu le film.
1bis. Dans le même temps, Yoda affrontera Dark Sidous. En tout, plus de 20 minutes non stop de... VVUUMMMMM !
photo : Yoda tentant de se retenir par les griffes avant de chuter dans le Sénat
Ca conitnue à spoiler...
page suivante, que des photos : Obi vs Ani dans la breefing room avec les cadavres de tous les séparasites, un bodyguarde de Grievous et Yoda l'arme à la main.
2. Donc de l'action, de l'action et encore de l'action. Batailles spatiales et terrestres sont au menu de cet épisode beaucoup plus SF que les deux autres, au cours de laquelle la République deviendra un empire.
photos : Windu contre Palpy et une image de la bataille de Coruscant
En quoi cet épisodes est-il plus SF que les deux autres ? Quelqu'un m'explique ?
3. Ce n'est pas un lapin géant qui est le héros de cet ultime épisode. OUF !
photo : le profil de Vador apres la pose de son masque
Voilà ce que j'appelle personnellement un commentaire démagogique et stupide.
page suivante, 3 photos une fois encore : Padme confronte Anakin sur Mustafar, Obi-Wan en train de voir l'hologramme d'Anakin prêtant allégeance à Palpatine, et enfin Palpatine hilare apres avoir mis KO Yoda a coup de Force Lightning
Et que ca continue de spoiler...
4. L'histoire est totalement circonscrite à une pure lutte entre le bien et le mal, sans lapin donc (mais avec des poulets). Il était temps de revenir à des plaisirs simples et efficaces.
photo : Obi-Wan sur son fier destrier iguane géant (me rappelle pas le nom de la bestiole)
Tiens, ca continue dans les commentaires débiles et les analyses à deux balles..
5. Pas de digressions non plus. Tout est centré sur le personnage principal, Anakin Skywalker, et la façon dont il bascule définitivement du coté obscur de la force. George Lucas a coupé tout ce qui dépassait de cette progression dramatique
photo : Anakin converse avec l'Empereur par hologramme apres avoir éliminé les séparatistes sur Mustafar
Oh la belle analyse que voilà...
6. La naissance post-opératoire du bad guy le plus sombre de la galaxie est un des clous du spectacle est justifie à elle seule que George Lucas soit revenue en arrière. Faut dire ce qui est : Vador, on adore.
photo : le plan vertical sur Anakin en train de se faire rafistoler dans la chambre médicale, où l'on peu parfaitement admirer son état carbonisé, et l'image de Vador redressé mais encore attaché sur la table.
Celui là, c'est mon préféré. Si Vador était le bad guy le plus sombre de la galaxie, je me demande bien à quoi correspondrait alors l'Empereur. Et je parle pas des photos spoiler.
7. Hayden Christensen (Anakin-Vador) a pris 12 kilos de muscle.
(pas de photo)
Et ? Ca veut dire que le film il sera bien qu'il ait soulevé de la fonte ?
8. Le général Grievous, traqueur et tueurs de Jedis, risque d'etre un méchant méchamment méchant dans la lignée de Dark Maul, qui sauvait (un peu) "La Menace Fantôme". Le genre de salopard prêt à vous frapper dans le dos. Sa marotte ? Collectionner les sabres laser, qu'il arbore à la ceinture comme autant de trophées
photo : Grievous avec deux sabres.
Ah ben voyons.... Comme si Grievous présentait un quelconque intérêt dans l'histoire... Et en plus, ils paraphrasent (mal) le Retour du Jedi...
9. L'iconique Chewbacca est de retour et c'est l'occasion, enfin, de découvrir Kashyyyk, sa planète-arbre, et tous ses potes basketteurs à poils longs. Les wookiees mériteraient un film à eux seuls.
photo : un groupe de wookiees qui part à l'attaque
Certes...
10. Il n'y aura pas de happy end. Morts et naissances séquilibrent. Bienvenue, et bon vent aux bébés Luke et Leia.
3 photos : padme sur son lit de mort facon Galadriel, Owen et Beru (tenant Luke dans ses bras) regardant le binary sunset sur Tatooïne, et un des deux enfants dans son emballage cadeau
Alors là, dans le genre je me fourre le bras dans l'oeil, car ROTS se termine de facon neeeettement plus optimiste que TPM et AOTC. ET les photos spoilers dans ta face, ca y va encore. Et là encore, je ne parle pas des spoilers
Voilà.
J'ai l'impression d'être un alien des fois...
J'ai pas été transcenfigurationné de la mort par ce film...
ObiWan: "tu es un jedi anakin tu es l'elu, l'espoir de laforce"
Pale patine: "viens du coté obscur pour sauvé ta gadgie"
Anakin: "j'hésite... être fidèle aux jedi que j'ai servi jusque là malgré quelques bougonnages ouuuuuuu passer du côté obscur et tuer des mômes qui m'admiraient? ok je choisi le dark parce qu'on a des reducs sur le popcorn"..........
Trés réaliste. ah, j'ai aussi adoré le memorial à frankenstein quand il se libère avec son costume de vador (z'avez remarqué les deux gros boutons bleu et rouge sur la poitrine? avec un bon zoom on voit aussi deux fiches et les mots POWER et RESET...
Sacré vador, vador, vadormir.
J'ai pas été transcenfigurationné de la mort par ce film...
ObiWan: "tu es un jedi anakin tu es l'elu, l'espoir de laforce"
Pale patine: "viens du coté obscur pour sauvé ta gadgie"
Anakin: "j'hésite... être fidèle aux jedi que j'ai servi jusque là malgré quelques bougonnages ouuuuuuu passer du côté obscur et tuer des mômes qui m'admiraient? ok je choisi le dark parce qu'on a des reducs sur le popcorn"..........
Trés réaliste. ah, j'ai aussi adoré le memorial à frankenstein quand il se libère avec son costume de vador (z'avez remarqué les deux gros boutons bleu et rouge sur la poitrine? avec un bon zoom on voit aussi deux fiches et les mots POWER et RESET...
Sacré vador, vador, vadormir.
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Juste pour dire qu'au 13e jour d'exploitation aux States, ROTS a, avec ses 274 millions de recettes, 14 millions d'avance sur Shrek 2, ce qui devrait logiquement le conduire à battre le record pour atteindre la barre des 300 millions en domestique.
(oui, je sais, tout le monde s'en cogne, mais je m'en fous quand meme. NA ! )
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- Master Yoda
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- Enregistré le : 30.06.2003 - 14:47
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sympa, j'ai fait ma 4ème séance ce soir, et surprise! j'apprend qu'il vienne de changer le projecteur + son ! bonne surprise en faite ! et en effet, l'image est franchement bien meilleurs que lors de mes premières vision de même que le son bien plus dynamique ! mais... car il y a un mais... il a fallu que le rideau se bloque à 1m sur la droite de l'écran.. et ceci pendant tout le film...
Sidious : - Maître Yoda, vous avez survécu !?
Yoda : - surpris, vous êtes ?
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- Tycoon
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Tiens, l'heureuse coïncidence, j'ai moi aussi fait ma 4e séance ce soir
Je dois dire que j'ai encore eu des zigouigouis dans le caleçon lors de la confrontation entre Padme et Anakin (décidément ma scène préférée).
Et chose amusante, malgré la qualité totalement anecdotique de l'assitance, la salle a un peu réagi (qqes rires) lorsque Yoda se débarasse des deux gardes impériaux.
Je dois dire que j'ai encore eu des zigouigouis dans le caleçon lors de la confrontation entre Padme et Anakin (décidément ma scène préférée).
Et chose amusante, malgré la qualité totalement anecdotique de l'assitance, la salle a un peu réagi (qqes rires) lorsque Yoda se débarasse des deux gardes impériaux.