En un mois, Vista de Microsoft s'est vendu à 20 millions d'unités
LE MONDE | 27.03.07 | 14h58 • Mis à jour le 27.03.07 | 15h00
Le numéro un mondial des logiciels, l'américain Microsoft, a annoncé, lundi 26 mars, qu'il avait vendu en un mois 20 millions de licences de son nouveau système d'exploitation Windows Vista.
"Le rythme des ventes est deux fois supérieur à celui de notre précédent programme Windows XP (lancé en octobre 2001), qui s'était vendu à plus de 17 millions d'unités sur les deux premiers mois", s'est félicité Bill Mannion, directeur des ventes chez Microsoft. Un chiffre à remettre dans le contexte des attentats du 11-Septembre qui avaient paralysé la consommation.
Ces 20 millions de licences vendues sont en tout cas bien supérieurs aux anticipations de certains analystes. Lors de la sortie de Vista, le cabinet IDC avait estimé que Microsoft n'en vendrait même pas 10 millions au premier trimestre de 2007. Roger Kay, président du groupe d'audit Endpoint Technologies, avait également prédit des ventes inférieures à 10 millions sur la même période.
Selon Microsoft, les particuliers ont été plus nombreux à acheter Windows Vista que les entreprises. Aux Etats-Unis, les ventes d'ordinateurs personnels (PC) ont presque triplé la première semaine suivant le lancement - le 30 janvier - pour le grand public.
Microsoft ne donne pas de chiffres détaillés sur la répartition des ventes, mais les entreprises renouvellent plus lentement leur parc de machines. Pourtant, lors du lancement en novembre 2006 du système d'exploitation avec deux mois d'avance pour les entreprises, Microsoft avait annoncé qu'il espérait que 20 % d'entre elles aient adopté Vista en un an. Un objectif jugé irréaliste par les cabinets d'études, qui s'étaient fondés sur la commercialisation de Windows XP. Les chiffres d'IDC montraient qu'un an après sa sortie, ce système n'était installé que sur environ 10 % des ordinateurs d'entreprise.
ENJEU CONSIDÉRABLE
Autre enseignement, "par rapport à ce que nous anticipions, les particuliers ont plutôt opté pour l'édition Home Premium", reconnaît M. Mannion, sans pour autant donner de chiffres spécifiques pour les différentes versions. Cette version plus complète est commercialisée autour de 400 dollars et nécessite des machines plus puissantes et forcément plus onéreuses.
De même, le groupe ne divulgue pas le nombre de coupons Windows Vista accompagnant l'achat d'un ordinateur tournant sous Windows XP acheté pendant les fêtes de fin d'année. Ce coupon permettait d'installer Vista gratuitement dès sa sortie. Or, selon les estimations, entre 12 et 15 millions d'ordinateurs ont été vendus pendant cette période. "Deux tiers des ordinateurs que nous avons vendus pendant les vacances ont été enregistrés pour être adaptés au logiciel Vista", a déclaré Bob Kaufman, un porte-parole de Dell, à l'agence Bloomberg.
Reste à savoir à quel rythme Windows Vista va continuer à se vendre ? L'engouement des particuliers va-t-il se poursuivre dans les prochains mois ?
Selon une étude du cabinet Gartner, les ventes mondiales de PC devraient progresser de 10 % en 2007, avec 255,7 millions d'ordinateurs vendus, après une augmentation de 9,5 % en 2006, à 239 millions.
"Le lancement de Windows Vista devrait avoir peu d'impact sur les ventes de PC à court terme, estime pour sa part le cabinet Gartner. Les grandes sociétés ne devraient pas adopter massivement le logiciel avant la mi-2008."
L'enjeu est considérable pour Microsoft qui a travaillé cinq ans sur le développement du système et dépensé des milliards de dollars, dont plus de 500 millions à la seule promotion de ce logiciel. Windows Vista devrait rapporter 1 milliard de dollars de revenus supplémentaires à la division Windows, la plus rentable du groupe.
Sur l'exercice 2005-2006 (clos fin juin), la branche Windows a représenté un chiffre d'affaires de 13,2 milliards de dollars sur un total de 44,28 milliards et contribué à hauteur de 10,2 milliards aux résultats opérationnels du groupe (21,49 milliards).
Mi-février, sans toutefois donner de chiffres précis, Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, a préféré tempérer les attentes futures de certains analystes, indiquant que "certaines" de leurs prévisions étaient "trop agressives" .