Ca faisait belle lurette que je voulais découvrir cette série, c'est maintenant chose faite et ...Jim Profit est un jeune cadre supérieur, chez Gracen & Gracen, une société multimilliardaire. Dévoré par l'ambition et très manipulateur, il est prêt à tout éliminer sur son passage pour gravir les échelons.
Obsédé par le pouvoir, il réussit par son ingéniosité, à avoir accès à des informations confidentielles sur la société, ce qui va lui donner assez de pouvoir pour détruire tous ceux qui se mettront sur son chemin. Car rien, ni personne, ne semble pouvoir entraver sa soif de réussite. Très habilement, Jim Profit parvient à manipuler ses collègues qui vont lui procurer sans le savoir tous les éléments pour parvenir à ses fins. Seuls Joanne Meltzer, chef de la sécurité et Jack Walters, président de G&G, ont vu clair dans le jeu de Profit. Ils vont tenter de trouver des preuves pour le démasquer avant qu'il ne détruise tout le monde.
Attention petit bijou
Mise en boîte en 1996, Profit est une série qui, très atypique au moment de sa diffusion, préfigure assez largement les sagas télévisuelles de la décennie suivante, productions HBO en tête. En avance, trop en avance … la série ne durera que le temps de huit épisodes (un pilote de 90 minutes et sept épisodes d’environ 45 minutes chacun).
Meet Jim Profit (Adrian Pasdar dans le rôle de sa vie), cadre haut placé dans la multinationale Gracen et Gracen (G&G), un individu manipulateur, froid et calculateur (il va jusqu’à faire le mal juste pour le réparer et s’attirer ainsi les faveurs de la personne « aidée »). Profit, un prédateur au sang froid qui retombe toujours sur ces pattes. Dents blanches et carnassier. Un personnage ambivalent, possédant deux facettes radicalement différentes. Derrière un brillant masque de normalité se cache une personnalité trouble, celle d’un gamin jadis élevé par un père tyrannique et violent, un gosse qui a passé toute son enfance dans un carton (!) avec une seule petite ouverture pour regarder la télévision (!!). Aujourd’hui, Profit se tape encore occasionnellement sa belle-mère (Lisa Blount, la jeune scientifique engrossée par le Malin dans Prince des ténèbres) et dors toujours dans un carton dégueulasse, planqué derrière une cloison amovible de son appartement grand luxe. On pourrait être tenté de voir en Jim Profit un lointain cousin (moins impulsif) du Patrick Bateman d’American psycho, ce serait trop réducteur.
Là où le programme fait très fort, c’est dans le lien qu’il parvient à tisser entre le spectateur et le personnage principal, un Profit qui s’adresse à nous face caméra, ou par le biais d’une voix off grinçante (sacré boulot du père Pasdar
). Mention spéciale aux scènes qui nous font pénétrer dans le carton de Profit (qui nous regarde droit dans les yeux), on a vraiment l’impression d’être face au monstre, au fond de son antre 
Impossible de ne pas mentionner la qualité des scénarios (des intrigues qui oscillent entre le malin et le machiavélique, on songe parfois aux jeux de pouvoirs de Rome et Deadwood, ramenés à l’échelon d’une très grande entreprise), des scripts bourrés de bonnes idées (comme le fait que Profit, qui déplace décidément ses pions avec un sacré panache, soit passé par l’audit, ce qui lui permet d’accéder à des données hautement tactiques sur la firme et ses collaborateurs) et qui nous font aimer le salaud et exécrer ses ennemis. Au niveau visuel, c’est encore un sans faute avec une esthétique kitchouillo-bling bling empruntée aux séries mainstream des 80’/90’ pour mieux en retourner les codes narratifs.
Du coup, on est logiquement très déçu que la série ne ce soit pas davantage installée dans la durée. On bave sur la probable augmentation de l’influence de Jim Profit (le mariage à venir entre Bobby Stokowski et Charles Gracen présageait du meilleur), sur ses futures passes d’armes avec ses ennemis (Joanne Meltzer et Jeffrey Sykes en tête), les autres révélations sur son passé (notamment du côté de l’Irlande) et ses objectifs à long terme (le master plan du personnage reste pour le moins ambigu). Une certaine frustration oui, mais c’est une nouvelle preuve de la qualité de cette série.
Enorme !
