Je m’attendais à un poil mieux mais ça reste quand même bien bon
J’ai bien aimé le générique de début. Calme, simple, sans esbroufe. En prenant son temps, il permet d’entrer progressivement dans le film et porte en lui un côté « à l’ancienne » qui habite tout le métrage.
Insidious joue en effet joliment la carte de la suggestion (du moins dans un premier temps). Ici, on flippe en voyant une tache rouge sur un drap, un croquis ou de vieilles photos. Subtil.
S’il connaît ses gammes, le duo Wan / Whannell a aussi un don pour tordre le cou aux clichés.
J’en veux pour preuve :
- Le changement de maison (ressort narratif inattendu et, surprise, sans aucun effet sur la « malédiction »).
- Le fait que la mère soit crue d’emblée par son entourage (alors qu’au début, elle est la seule à être témoin des évènements surnaturels).
- Des phénomènes qui se produisent aussi de jour (le vieux sapé en gamin !).
- L’emploi relativement intéressant du thème de la projection astrale.
- La dégaine originale des spécialistes l’étrange, pas solennels ni lugubres pour deux sous (juste une petite dame bienveillante et deux geeks qui se chambrent).
Parallèlement à ça, le tandem a le don de jouer sur les peurs ataviques (le noir) ou enfantines (le truc sous le lit).
Toujours cette dichotomie entre classicisme et côté novateur
On sent que tout un pan de culture cinématographique a été bien digéré.
Au-delà des jump scares efficaces, je retiens surtout une ambiance pesante et une poignée de scènes visuellement somptueuses (la visite de la première maison version « lointain » avec ce putain de démon à face rouge dans son atelier !

).
A noter que W & W continuent d’explorer leurs obsessions : les marionnettes (
Saw,
Dead silence), les vieilles dames d’outre-tombe (
Dead silence), l’esthétique argentesque (
Saw,
Dead silence). Des auteurs quoi.
Trois films d’épouvante, trois réussites.
Chapeau les gars !
