Une œuvre copieuse et éreintante.
Pour moi, c’est tout sauf le truc régressif et nostalgique beaucoup y ont vu.
Derrière l’aspect « best of facile » se cache une œuvre subversive et plutôt pessimiste.
C’est certes gavé de références (c’est le carburant du film) mais encore faut-il faut savoir observer au-delà
Sur le plan thématique, c’est juste passionnant.
Steven Spielberg ne fait rien moins que nous alerter sur les possibles effets pervers d’une dilution de la culture
geek dans l’océan tiède du
mainstream.
Car le risque d’appropriation de cette culture alternative par les costards-cravates (un processus – hélas - en marche) signifie forcément une dépossession pour ceux qui l’ont construite.
Le film ne parle que de ça : défendre ce qui fut avant tout une contre-culture (sans pour autant se vautrer dans une nostalgie crasse), ne pas signer un pacte avec le diable.
Le fait que ce soit justement Steven Spielberg qui réalise le film n’est d’ailleurs pas du tout anodin dans la mesure où il est lui-même l’un des grands pourvoyeurs de la pop culture, l’un des artisans majeurs de son essor.
Avec
Ready Player One, il dresse donc un constat et nous adresse un avertissement.
Tout ceci, il le fait avec un panache hallucinant.
Ici, le fond et la forme fonctionnent toujours de concert. Imbriqués à un niveau subatomique.
En termes d’action, le film en remontre aux blockbusters actuels (coucou Marvel !) et vient rappeler avec force qui est le patron.
Et puis la porosité entre réel et virtuel n’avait pas été aussi bien traitée depuis l’excellent
Summer Wars de Mamoru Hosoda (voyez ce film les amis !).
A l’arrivée, Spielberg nous délivre un spectacle étourdissant et riche.
Avec le temps,
Ready Player One risque bien de s’imposer comme une sorte de jalon.
Espérons juste que son message aura été entendu …
