ATTENTION SPOILERS
C'était l'occasion en or
En effet,
Glass, c'était la triple opportunité :
- de relancer définitivement la carrière de Shyamalan (après les encourageants
The Visit et
Split),
- de sortir Bruce Willis de sa torpeur (l'acteur est décidément lessivé par trop de mauvais films),
- de s'imposer comme un antidote valable à ce que j'appelle la Marvelisation des cerveaux (le fléau de notre siècle ... non ce n'est pas le covid-19

).
Eh bien force est de constater que le film déçoit, à des niveaux d'intensité différents, sur les trois plans.
Glass ne commence pourtant pas trop mal (Dunn et son fiston) mais, après l'arrestation de Dunn et de Crumb, on part pour un gros ventre mou (mené par Sarah Paulson, une actrice ultra fadasse) qui va plomber le long-métrage et s'avérer, de loin, son défaut majeur.
Cette tentative de réforme psychologique des trois principaux protagonistes (Dunn, Crumb et Price) sombre dans du sous-
X-Men facile même si elle se révèlera, plus tard, être tout de même assez raccord avec une thématique qui jalonne la filmographique de Shyalaman (la notion de "croyance", qui éclate ici lorsque Dunn enfonce une porte en métal).
A mes yeux, tout n'est pas à jeter :
- Bruce Willis assume pleinement son âge et est un minimum concerné (mine de rien, c'est sans doute l'un de ses meilleurs rôles de ses dix dernières années même si, oui, on part de loin ...). J'ai seulement regretté que son personnage ne soit pas davantage mis en avant.
- J'ai finalement bien aimé la conclusion volontairement frustrante. On nous promet un gros climax un haut d'un gratte-ciel et on hérite d'un affrontement sur un parking qui tourne vite en défaveur des trois personnages principaux. M. Night Shyamalan casse ses jouets et fait du anti-Marvel à fond (on notera que la une du journal évoquant l'inauguration de la tour Osaka la surnomme "The Marvel", le détail n'est pas anodin).
Voilà, il y aurait sans doute encore d'autres choses à dire sur
Glass mais je n'ai pas forcément le temps de tout décortiquer en ces lignes.
Toujours est-il que : oui, le film est moyen mais, non, il n'est pas inintéressant
