Une œuvre relativement méconnue dans la filmographie de George Mad Max MillerEn 1984, Augusto et Michaela Odone apprennent que leur fils de cinq ans, Lorenzo, est atteint d'une maladie rare, réputée incurable, l'adrénoleucodystrophie (ALD), qui provoque la détérioration brutale et irréversible du système nerveux. Totalement étrangers au monde médical et scientifique, les Odone vont se battre pour leur fils.
Et pour cause, le sujet du long-métrage est du genre repoussoir (rappelons qu'il est ici question de deux parents, les Odone, dont le jeune fils se révèle atteint d'une maladie dégénérative ...).
Un abord par forcément très attractif pour un film qui mérite cependant d'être vu !
Quelque part, c'est un titre avec une dimension particulière pour son réalisateur dans la mesure où il s'agit d'un long-métrage aux enjeux médicaux (n'oublions pas que Miller a suivi des études de médecine et fut praticien pendant un temps).
Lorenzo est une œuvre âpre, prenante mais qui ne surenchérit jamais inutilement dans le pathos (on notera que l'enfant est finalement peu présent à l'écran).
Miller s'intéresse avant tout au combat des parents (excellents Susan Sarandon et Nick Nolte), qui mènent une véritable guerre contre la progression de la maladie. La citation placée en ouverture, tirée d'une chanson de guerre Swahili, le souligne explicitement :
Life has meaning only in the struggle.
Triumph or defeat is in the hands of God.
So let us celebrate the struggle.
La démarche des Odone est passionnante. C'est un laborieux processus de recherche et de compréhension, placé sous une contrainte temporelle très forte (le mal progresse vite et chaque minute passée à l'étudier est un moment de moins à partager avec l'enfant ...). L'idée géniale du personnage de Nick Nolte, c'est d'aborder la maladie de son fils comme une contrée étrangère, un pays inconnu dont il faut découvrir le fonctionnement.
Cela nous donne un film très didactique dont les enjeux demeurent toujours extrêmement limpides.
C'est renforcé par une mise en scène ultra signifiante. Un travail visuel qui force le respect.
A l'arrivée, tout cela fait de Lorenzo's oil une œuvre originale et rudement bien fichue qui mérite d'être (re)découverte
Qu'on se le dise !