
Un film que je n’avais pas revu depuis une bonne décade et qui vieillit bien (putain, Braveheart a déjà 17 ans !Evocation de la vie tumultueuse de William Wallace, héros et symbole de l'indépendance écossaise, qui à la fin du XIIIe siècle affronta les troupes du roi d'Angleterre Edward I qui venaient d'envahir son pays.

Parmi les trucs qui m’ont particulièrement frappés ce coup-ci :
- La densité de l’intrigue politico-stratégique.
- Une dénonciation de la corruption et de la veulerie chez ceux qui détiennent le pouvoir (les couards Lochlan et Morlay ainsi que l’indécis Robert Le Bruce évoquent nos politicards contemporains

- L’importance des manœuvres militaires (l’emploi des piques puis l’utilisation du feu portent à croire que Wallace a lu Sun Tzu).
- Des vengeances qui dépotent : le tueur de Murron froidement égorgé par Wallace (application très consciencieuse de la Loi du Talion), Lochlan et Morlay payant très cher leur défection (rhaaa, le boulet au bout d’une chaîne !

- Le côté érudit du personnage de Wallace (j’aime bien quand il mouche un conseiller de la Reine en lui parlant latin).
- Des seconds couteaux brefs mais prestigieux (Brian Cox, Tommy Flanagan, Peter Mullan).
Sinon, j’ai relevé deux trucs qui prennent une dimension passionnante a posteriori :
- A la sortie de Braveheart, Mel Gibson était déjà mis en cause pour la violence de son film et son incorrection historique.
- Des détails symboliquement forts qui trouvent aujourd’hui un écho troublant : le retour au village d’un Wallace chevauchant sa monture dans une posture quasi-christique (yeux illuminés, bras écartés et paumes vers le ciel), un Wallace captif transporté sur une croix puis sacrifié en public.
J’avais peur que les batailles aient pris un vilain coup de vieux, surtout en termes d’ampleur (des films comme LOTR ou Kingdom of heaven étant depuis passés par là depuis).
A l’arrivée, que nenni

Ça reste spectaculaire et ça tient toujours bien la route. Un goût de vrai (jusqu’à 1600 figurants sur le plateau, des plans brutaux dévoilant toute l’horreur d’un champ de bataille).
Le film reste aussi bien torché (Gibson sait tenir une caméra), magnifié par des paysages naturels à couper le souffle (Ecosse et Irlande) et une bande originale puissante (dans laquelle résonnent des notes de cornemuse qui préfigurent à mort la partition de Titanic).
Et puis Braveheart c’est aussi un métrage qui a le don d’étreindre le palpitant.
J’ai encore souffert à la mort de Murron. Le regard intense de Gibson m’a foudroyé à plusieurs reprises. Mes poils d’avant-bras m’ont picoté lors du discours de la bataille de Stirling. Le dernier mot hurlé par Wallace m’a à nouveau collé les larmes aux yeux.
Grand film
