
Dans l’enceinte d’un cirque, les singes crient sauvagement dans leur cage tandis qu’à l’extérieur, les hommes s’entretuent sur la piste d’un tout autre cirque : la guerre civile espagnole. Recruté de force par l’armée républicaine, le clown Auguste se retrouve, dans son costume de scène, au milieu d’une bataille où il finira par perpétrer un massacre à coup de machette au sein du camp national. Quelques années plus tard, sous la dictature de Franco, Javier, le fils du clown milicien, se trouve du travail en tant que clown triste dans un cirque où il va rencontrer un invraisemblable panel de personnages marginaux, comme l’homme canon, le dompteur d’éléphants, un couple en crise, dresseurs de chiens mais surtout un autre clown : un clown brutal, rongé par la haine et le désespoir, Sergio. Les deux clowns vont alors s’affronter sans limite pour l’amour d’une acrobate, la plus belle et la plus cruelle femme du cirque : Natalia.
Le père De La Iglesia retourne au pays et envoie du lourd après le (semi) échec artistique de Crimes à Oxford.
Avec Balada triste, le gaillard nous balance ce qui est sans doute son film le plus ambitieux à ce jour. Rien que ça.
Un truc original, cul, violent et bien barré (le triangle amoureux tordu ! la scène de fuite en forêt ! la transformation physique du personnage principal !).
J’ai adoré le côté imprévisible et faussement bordélique du métrage.
Un film qui part dans tous les sens, mais un réalisateur qui sait parfaitement où il va

Et puis on retrouve la patte de son auteur, que ce soit au niveau du contenu (personnages défigurés, duo comique dysfonctionnel, scènes vertigineuses, etc.) ou dans la forme (De La Iglesia est un réal’ qui pèse, le climax est là pour nous le rappeler avec force).
A noter aussi un générique d’ouverture fabuleux et une BO excellente.
Et puis Balade triste, c’est aussi un cinéaste qui regarde l’histoire de son pays droit dans les yeux.
On saluera au passage les grosses cojones du cinéma de genre espagnol (vous imaginez, vous, un film français avec des clowns barrés sous l’occupation ?).
Un film fou, tragique (la balada est muy triste) et beau
