A l'occasion, est-ce que quelqu'un aurait un mp3 ou wav du fameux "Dick Laurent est mort" en VF ?
Je suis preneur pour animer un peu mon micro !!!
Lost Highway de David Lynch
Modérateur : dino VELVET
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J'en profite pour donner mon avis sur la "chose" (tant qu'à faire) :
Mad Movies, à l'époque de la sortie du film avait décrit Lost Highway comme l'opus "le plus lynchien" de son auteur. The Straight Story et Mulholland Drive n'étant pas venus contredire cette formule, force est de constater sa toujours actuelle validité. De plus, dans mon souvenir, l'interview de Lynch qui accompagnait l'article était excellente, si vous avez ça dans votre grenier...
§ paragraphe que vous n'êtes pas obligé de lire, car sans intérêt §
Il s'agit peut-être de mon film préféré, en tout cas, ma première grande "baffe" cinématographique. J'avais à peine quatorze ans quand je l'ai vu en salle. J'y étais allé un mercredi après-midi, le premier jour d'exploitation. Je m'en souviens encore très bien, c'était au cinéma Le Bretagne, à Montparnasse. Qu'est-ce que j'étais allé foutre là-bas ? Je ne saurais vous dire. Une inspiration subite ? Une illumination ? Peut-être la volonté divine (pour que je dise ça, c'est que c'est grave) ? Allez savoir...
§ fin du paragraphe que vous n'êtes pas obligé de lire, car sans intérêt §
Je me souviens avoir gardé un souvenir très précis de ce film longtemps après l'avoir vu, au point d'en être capable de le raconter quasiment plan par plan. Comme à l'école, quand on ne comprend pas quelque chose (une formule de maths, une déclinaison dans une langue quelconque, etc...) on l'apprend par coeur. N'ayant pas compris ce film, je l'avais, de façon extrêmement scolaire, je l'avais en quelque sorte "appris par coeur". Et dieu sait que je l'ai tourné et retourné dans tous les sens afin d'en trouver un, de sens, à ce film. Et dieu sait que je cherche encore, ou plutôt que je ne cherche plus justement. En effet, c'est ce film là qui m'a fait comprendre la primauté de l'émotion ressentie face à "l'objet filmique" sur la compréhension de celui-ci. Maintenant c'est mon modus operandi, et je conçois tout à fait qu'il rebute certaines personnes. Dans une des interviews qu'il a donné à Cannes en 2001 à propos de Mulholland Drive, Lynch tenait se discours, qui me semble rétroactivement valable pour Lost Highway également :
"C'est un phénomène étrange. Quand on écoute de la musique, on la ressent. La dimension intellectuelle entre aussi en jeu, mais la musique fait la musique fait surtout appel aux sensations. C'est quelque chose de subjectif. On peut aimer, ne pas aimer, apprendre à aimer... Le cinéma, comme la musique, fait surtout appel aux sensations. Et lorsque l'esprit s'en mêle, ça devient du domaine de l'intuition. Par l'esprit et par les sens nous accédons à une compréhension intime. Le cinéma est un langage qui parle aux gens, mais pas toujours avec des mots, ni par le biais de l'intellect. Il faut donc... non pas un effort, mais plutôt un certain état d'esprit pour voir certains films qui contiennent des abstractions, ou des choses un peu étranges, mais qui sont facilement compréhensibles si vous laissez votre intuition vous mener à votre propre conclusion. Ca n'a rien de gênant. La solution est simple, mais les gens ont peur d'admettre qu'ils comprennent et de dire ce qu'ils comprennent. Pourtant en voyant le film, ils comprennent des choses. Les commentaires prouvent qu'ils ont très bien compris."
Pour ce qui est de mon expérience personnelle avec ce film (tout comme avec Mulholland Drive , Twin Peaks - la série -, Twin Peaks : Fire Walk With Me, et, dans une moindre mesure, Blue Velvet et Dune), j'étais dans cet état d'esprit, comme dit Lynch, où j'ai plus ressenti le film que je ne l'ai compris. Oui, je sais, lu comme ça, ça pourrait passer pour du Jean-Claude Van Damme, mais c'est la seule manière que j'ai trouvé de l'exprimer. J'ai vécu le film, plus que je ne l'ai regardé, comme une expérience, une immersion dans un autre monde.
J'ai découvert cet autre monde, cet univers lynchien, et je dois dire... que je m'y sens particulièrement à l'aise. Imaginez : un endroit peuplé de belles femmes (de Sheryl Lee à Naomi Watts et Laura Elena Harring en passant Patricia Arquette, ça laisse rêveur, non...), d'hommes plutôt caractériels (au hasard Adam Kesher ou Mr. Eddy) qui roulent en voitures de luxes et habitent des barraques de rêve. Si vous ajoutez en plus des nains - qui optionnellement marchent et parlent à l'envers de l'envers ou mesurent deux mètres de haut - et que tous ces personnages ont des problèmes mentaux, qui vont du simple fait de parler à une buche à celui d'être schyzophrène à tendance serial killer, cet endroit, c'est pas le paradis, hein ?
Définitivement, aller voir Lost Highway, c'était mettre le doigt dans l'engrenage de la machine infernale. Pour moi ce film a brisé un certain nombre de codes - si ce n'est de règles - cinématographiques, en s'asseyant sur les principes de narration les plus élémentaires, le tout emballé dans un visuel absolument impeccable. Je suis ressorti du film en me disant "j'savais pas qu'on avait le droit de faire ça moi !".
Tout comme Mulholland Drive, Lost Highway est un film complet, une sorte de synthèse de tous les genres : le thriller, le film fantastique, le film de gangsters, le film noir, le road movie, et même la comédie : il n'y a qu'à regarder les parents de Pete ou les deux caricatures de flics qui sont chargés de sa surveillance et dont la réplique la plus pleine d'esprit est : "Ma parole, ce type voit plus de fesses qu'une lunette de chiottes." c'est fin, c'est très fin... On est pratiquement dans la critique sociale, bien que sur ce plan là, Twin Peaks - sous tous ses formats - soit bien plus acerbe.
Mention spéciale décernée à l'ubique personnage interprété par Robert Blake (brrr, j'en ai froid dans le dos). Et enfin, dans le genre scène traumatisante, même pour le blasé de films gores que j'étais à l'époque, bon, on va pas la spoiler pour ceux qui n'ont pas vu le film (et qui en auraient encore envie après m'avoir lu) : celle impliquant une table basse en verre.
Mad Movies, à l'époque de la sortie du film avait décrit Lost Highway comme l'opus "le plus lynchien" de son auteur. The Straight Story et Mulholland Drive n'étant pas venus contredire cette formule, force est de constater sa toujours actuelle validité. De plus, dans mon souvenir, l'interview de Lynch qui accompagnait l'article était excellente, si vous avez ça dans votre grenier...
§ paragraphe que vous n'êtes pas obligé de lire, car sans intérêt §
Il s'agit peut-être de mon film préféré, en tout cas, ma première grande "baffe" cinématographique. J'avais à peine quatorze ans quand je l'ai vu en salle. J'y étais allé un mercredi après-midi, le premier jour d'exploitation. Je m'en souviens encore très bien, c'était au cinéma Le Bretagne, à Montparnasse. Qu'est-ce que j'étais allé foutre là-bas ? Je ne saurais vous dire. Une inspiration subite ? Une illumination ? Peut-être la volonté divine (pour que je dise ça, c'est que c'est grave) ? Allez savoir...
§ fin du paragraphe que vous n'êtes pas obligé de lire, car sans intérêt §
Je me souviens avoir gardé un souvenir très précis de ce film longtemps après l'avoir vu, au point d'en être capable de le raconter quasiment plan par plan. Comme à l'école, quand on ne comprend pas quelque chose (une formule de maths, une déclinaison dans une langue quelconque, etc...) on l'apprend par coeur. N'ayant pas compris ce film, je l'avais, de façon extrêmement scolaire, je l'avais en quelque sorte "appris par coeur". Et dieu sait que je l'ai tourné et retourné dans tous les sens afin d'en trouver un, de sens, à ce film. Et dieu sait que je cherche encore, ou plutôt que je ne cherche plus justement. En effet, c'est ce film là qui m'a fait comprendre la primauté de l'émotion ressentie face à "l'objet filmique" sur la compréhension de celui-ci. Maintenant c'est mon modus operandi, et je conçois tout à fait qu'il rebute certaines personnes. Dans une des interviews qu'il a donné à Cannes en 2001 à propos de Mulholland Drive, Lynch tenait se discours, qui me semble rétroactivement valable pour Lost Highway également :
"C'est un phénomène étrange. Quand on écoute de la musique, on la ressent. La dimension intellectuelle entre aussi en jeu, mais la musique fait la musique fait surtout appel aux sensations. C'est quelque chose de subjectif. On peut aimer, ne pas aimer, apprendre à aimer... Le cinéma, comme la musique, fait surtout appel aux sensations. Et lorsque l'esprit s'en mêle, ça devient du domaine de l'intuition. Par l'esprit et par les sens nous accédons à une compréhension intime. Le cinéma est un langage qui parle aux gens, mais pas toujours avec des mots, ni par le biais de l'intellect. Il faut donc... non pas un effort, mais plutôt un certain état d'esprit pour voir certains films qui contiennent des abstractions, ou des choses un peu étranges, mais qui sont facilement compréhensibles si vous laissez votre intuition vous mener à votre propre conclusion. Ca n'a rien de gênant. La solution est simple, mais les gens ont peur d'admettre qu'ils comprennent et de dire ce qu'ils comprennent. Pourtant en voyant le film, ils comprennent des choses. Les commentaires prouvent qu'ils ont très bien compris."
Pour ce qui est de mon expérience personnelle avec ce film (tout comme avec Mulholland Drive , Twin Peaks - la série -, Twin Peaks : Fire Walk With Me, et, dans une moindre mesure, Blue Velvet et Dune), j'étais dans cet état d'esprit, comme dit Lynch, où j'ai plus ressenti le film que je ne l'ai compris. Oui, je sais, lu comme ça, ça pourrait passer pour du Jean-Claude Van Damme, mais c'est la seule manière que j'ai trouvé de l'exprimer. J'ai vécu le film, plus que je ne l'ai regardé, comme une expérience, une immersion dans un autre monde.
J'ai découvert cet autre monde, cet univers lynchien, et je dois dire... que je m'y sens particulièrement à l'aise. Imaginez : un endroit peuplé de belles femmes (de Sheryl Lee à Naomi Watts et Laura Elena Harring en passant Patricia Arquette, ça laisse rêveur, non...), d'hommes plutôt caractériels (au hasard Adam Kesher ou Mr. Eddy) qui roulent en voitures de luxes et habitent des barraques de rêve. Si vous ajoutez en plus des nains - qui optionnellement marchent et parlent à l'envers de l'envers ou mesurent deux mètres de haut - et que tous ces personnages ont des problèmes mentaux, qui vont du simple fait de parler à une buche à celui d'être schyzophrène à tendance serial killer, cet endroit, c'est pas le paradis, hein ?
Définitivement, aller voir Lost Highway, c'était mettre le doigt dans l'engrenage de la machine infernale. Pour moi ce film a brisé un certain nombre de codes - si ce n'est de règles - cinématographiques, en s'asseyant sur les principes de narration les plus élémentaires, le tout emballé dans un visuel absolument impeccable. Je suis ressorti du film en me disant "j'savais pas qu'on avait le droit de faire ça moi !".
Tout comme Mulholland Drive, Lost Highway est un film complet, une sorte de synthèse de tous les genres : le thriller, le film fantastique, le film de gangsters, le film noir, le road movie, et même la comédie : il n'y a qu'à regarder les parents de Pete ou les deux caricatures de flics qui sont chargés de sa surveillance et dont la réplique la plus pleine d'esprit est : "Ma parole, ce type voit plus de fesses qu'une lunette de chiottes." c'est fin, c'est très fin... On est pratiquement dans la critique sociale, bien que sur ce plan là, Twin Peaks - sous tous ses formats - soit bien plus acerbe.
Mention spéciale décernée à l'ubique personnage interprété par Robert Blake (brrr, j'en ai froid dans le dos). Et enfin, dans le genre scène traumatisante, même pour le blasé de films gores que j'étais à l'époque, bon, on va pas la spoiler pour ceux qui n'ont pas vu le film (et qui en auraient encore envie après m'avoir lu) : celle impliquant une table basse en verre.
M_RiK, "Le mime Marceau a vieilli, mais il est toujours aussi rigolo quand il nous mime la loutre... ici le mime, mimant la loutre."
RaNaBat', "C'est triste un neurone quand c'est éteint."
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- Colonel Kurtz
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Inland empire m'a fait repenser à un truc de Lost highway : le coup une personne dans deux corps (le personnage du Mystery man - Robert Blake - qui possède un don d'ubiquité, cf. la mémorable scène du téléphone) et deux personnes dans un corps polymorphe (Fred Madison / Bill Pulman et Peter Raymond Dayton / Balthazar Getty).
"If you don't know Jurassic Park, you don't know shit"
"Il a les yeux blindés"
"Now I've got a machine gun ho ! ho ! ho !"
"Are you gonna bark all day, little doggie, or are you gonna bite ?"
"Il a les yeux blindés"
"Now I've got a machine gun ho ! ho ! ho !"
"Are you gonna bark all day, little doggie, or are you gonna bite ?"