darth-oli a écrit :
QUAND LA VILLE DORT : une autre GROSSE référence en la matière ; grand film !
Je l'ai vi hier soir.
Première remarque ,j'ai découvert dans la petite analyse qui suivait le film (ptite analyse TCM faite par A.Corneau),que le genre "film de braquage"s'appelle le
caper movie ,et que le terme était né en 1950 avec ce film .
Deuxième remarque ,sur les affiches et à quel point elles peuvent jouer un rôle révisionniste .
La première affiche, sans doute d'époque ,montre l'un des personnages centraux du casse (le finançier)avec sa maitresse .
Scène qui illustre la faiblesse du personnage ,sa corruption.
Cette maitresse c'est la sculpturale Marylin Monroe (on a beau être préparé,et relativement blindé,sa beauté éblouit),mais on peut se rendre compte que son nom n'apparait même pas sur l'affiche,c'est dire l'importance qu'on lui accordait.
Deuxième affiche,j'imagine après l'éclosion de la star Marilyn,ça se passe de commentaire,elle occupe le devant de la scène (malgré son role mineur),relayant en petit caractère des gens comme Sterling Hayden ou un réal aussi anodin que John Huston.....
Troisième affiche,l'italienne sans doute la plus juste,un décor de ville ,structure verticale rappelant une foret,une jungle,et des silhouettes anonymes ....
Le film,ensuite,excellent .
Au delà de la performançe en terme d'innovation narrative (le film détaille toutes les phases du casse,fournissant au genre un véritable cahier des charges),c'est la profondeur du propos ,des personnages qui m'a fasciné.
Le récit ne sacrifie jamais au virtuose-spectaculaire propre au braquage,il le rend le plus arride possible ,pour au contraire placer l'attention sur la gravité des situations,et conforter ces personnages dans un véritable drame épique.
Huston alterne donc réalisme urbain et stylisation (comme le note Corneau,des rues désertes pour traduire l'isolement progressif des personnages,à mesure qu'ils se rapprochent de leur destin,par essence tragique),installant ainsi des gens ordinaires (des truands minables,ou en tout cas,simples,jamais exagerés et mythifiés),dans un écrin gigantesque qui peu à peu les broye (voir aussi
L'homme qui voulut être roi)
Cet écrin c'est la fatalité,la resurgence implacable de la nature et ces hasards dans un univers qu'on croit maitriser,d'ou ce titre ,
Asphalt Jungle.
Un thème qui influençera définitivement Corneau dans son poisseux et vertigineux
Série noire....
Il y enfin le personnage de Sterling Hayden bloc de charisme vivant,qui par son coté animal,viril,représente l'étincelle de liberté,de chair ,qui sera soufflée par l'obscurité de la corruption et du mal ,un personnage que Kubrick reprendra d'ailleurs presque comme tel dans son Ultime Razzia,3 ans plus tard,pour un résultat égal,un peu plus cruel encore sans doute car dénué de l'humanisme d'Huston.
Bref un film très fort,vraiment.
J'ai d'ailleurs enregistré un autre Huston qui aborde,20 ans plus tard,la fatalité,
Fat City,au détour de boxeurs ratés dans une ville minable du fin fonds des states (c'est avec Jeff Bridges,quel filmo
![Exclamation :!:](./images/smilies/icon_exclaim.gif)
,et Stacey Keach)...
Je me le mate sans tarder
![Wink :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)