C’est parti pour la
saison 2.
Lorsque celle-ci a reçu, à sa sortie, une volée de bois vert, ça m’a doucement fait rire.
En fait, ça m’a surtout agacé ...
Remettons les pendules à l’heure : qui pouvait, décemment, espérer une saison d’une qualité ne serait-ce qu’égale à la précédente ?
Car là où la première saison fut un chef-d’œuvre, la seconde ne sera « que » bonne.
Son principal tort ? Passer après les aventures de Rust’ Cohle et Martin Hart.
Pour ma part, j’ai trouvé cette nouvelle investigation différente et classe
Qu’on se le dise
Déjà,
True Detective saison 2 a le gros mérite de ne pas jouer la facilité, loin s’en faut.
Autre enquête. Autre lieu. Autres personnages.
C’est le concept annoncé depuis le début mais ça reste un concept périlleux.
Ici, le contexte est radicalement différent.
Adieu la Louisiane et ses bayous crapoteux. Bonjour L.A. et, plus particulièrement, le petit royaume corrompu de Vinci.
Cette fois, nous n’avons pas moins de quatre personnages principaux (Velcoro, Bezzerides, Woodrugh et Semyon).
Cette fois, le casting prend davantage de risques.
Grosse démarcation, donc, à plusieurs des égards.
C’est tout à l’honneur de monsieur Pizzolatto.
Alors, oui, cette saison a quelques défauts, surtout si on la juge à l’aune de son aînée (ce qui, répétons-le, n’est pas du tout la chose à faire ...).
L’intrigue est moins limpide, plus alambiquée (les mauvaises langues diront confuse). Même si ça tient à des ramifications narratives plus nombreuses, c’est vrai.
Certains moments fonctionnent moins, sont un brin ratés (l’infiltration lors de la soirée d’orgie notamment). C’est vrai aussi.
La mise en scène est un peu moins chiadée que jadis (le départ de Fukunaga se ressent). C’est exact.
Et puis, globalement, le show ne possède pas l’alchimie du précédent. C’est encore vrai.
Cela étant dit (ouf !), cette saison deux a surtout plein de qualités
Une indéniable qualité d’écriture (la patte Pizzolatto, avec ses formidables envolées mélancolico-existentielles), des moments marquants (l’agression au shotgun, la terrifiante fusillade de rue, ...), une mise en scène travaillée, des personnages magnétiques et une impeccable direction d’acteurs
Une ambiance fascinante aussi, avec des nuances qui évoquent parfois David Lynch (surtout l’atmosphère de
Mulholland Drive) et Michael Mann (ne serait-ce que par le biais de personnages en rupture aux allures de fantômes hantant la Cité des anges).
Autant d’éléments qui se conjuguent en un spectacle prenant, n’en déplaise à tous les pisse-froid.
Cette saison deux est-elle moins bonne que la précédente ? Oui.
Cette saison deux est-elle une daube pour autant ? Clairement pas.
J’ai aimé